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Peur d’accoucher : entre contrôle médical et empowerment

Peur d’accoucher. Peur de déchirer. Peur de mourir. Peur de perdre le contrôle. Peur de déranger. Peur de ce dont on aura l’air. Peur des représailles. Peur des interventions. Peur qu’il n’y ait pas assez d’interventions. Peur de ne pas suivre le protocole. Peur de nuire à son bébé. Peur de faire confiance à son corps.


Peur d’avoir peur.

Jamais dans l’histoire récente de l’humanité, l’acte d’enfanter n’a été aussi entouré d’angoisses. Ce qui était autrefois un processus profondément ancré dans la physiologie, dans le savoir intuitif des corps, est devenu aujourd’hui un terrain miné de doutes et de procédures. Cette peur est omniprésente, autant chez les personnes qui enfantent, qu’aux professionnel·les qui les accompagnent. Elle imprègne les murs des hôpitaux, se glisse dans les discours médicaux, infiltre les choix parentaux. Derrière chaque décision (déclenchement, péridurale, césarienne, séparation du nouveau-né…) se cache souvent une peur, bien plus qu’un réel besoin.




Naissance dans l'eau - Photo libre de droit
Monitoring fœtal - Photo libre de droit

Et cette peur n’est pas neutre. Elle est le fruit d’un système. D’un monde qui, en voulant tant sécuriser la naissance, l’a peu à peu aseptisée, encadrée, normalisée. Un monde qui, dans sa quête de maîtrise, a oublié que donner naissance, ce n’est pas seulement une suite de gestes médicaux. C’est une expérience humaine, sensorielle, intime. Une expérience qui demande du temps, de la confiance et de la présence. Mais comment accorder ce temps, cette présence, quand tout va vite, quand le personnel est débordé, quand les protocoles et les contraintes prennent le dessus? Comment croire en soi, en son corps et en son bébé quand tout autour laisse entendre que l’accouchement est un risque à gérer plutôt qu’un passage profondément transformateur à vivre?

Ce climat de peur engendre un cercle vicieux. La peur amène des tensions. Les tensions augmentent la douleur. La douleur augmente la peur (Dick-Read, 1933). Rapidement, la personne qui enfante se sent dépassée, impuissante, déconnectée de ses ressources. Elle doute. Elle s’en remet aux autres et, dans cette abdication de pouvoir (souvent involontaire), il arrive qu’elle perde une part précieuse d’elle-même

Il ne s’agit pas ici de rejeter la médecine. Il s’agit de se questionner, de se rappeler que derrière chaque protocole, il y a un être humain.

Peur d'accoucher monde médical
Peur d'accoucher environnement médical - Crédit Photo: Odile Finck-Beccafico

Que derrière chaque naissance, il y a une histoire, et que pour enfanter autrement, il faudra aussi apprendre à désapprendre, à apprivoiser nos peurs plutôt que de les laisser diriger l’expérience.


Il est temps de redonner à l’enfantement ce qu’on lui a pris : sa souveraineté, sa lenteur, sa beauté brute, et surtout, sa confiance.


De ton côté, quelles peurs t’habitent ou t’ont habité·e en pensant à l’accouchement ? Que tu sois un père, une mère, un parent, ose partager ton vécu pour qu’on puisse ensemble faire évoluer l’Histoire de la naissance.


Naissance dans l'eau - Photo libre de droit
Naissance dans l'eau - Photo libre de droit


 
 
 

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